
skywatcher 2

Photographies © Christiane Nill
Skywatcher 2 est un dispositif d’observation du ciel mêlant art, technologie et philosophie. Je l’ai fabriqué en détournant un objet lié au monde des bibliothèques : le chariot destiné au transport des ouvrages. En remplaçant le caisson prévu pour les livres par une structure en bois munie d’un miroir, j’ai voulu créer un objet qui permet d’observer le ciel en se promenant dans l’espace urbain sans lever la tête. Skywatcher 2 invite à l'émerveillement, à la contemplation, à la réflexion. Il propose une expérience sensorielle profonde. En changeant la perspective sur ce qui nous entoure, il incite à réfléchir à la manière dont nous percevons notre environnement. En permettant de voir le monde à la fois d'en haut et/ou d'en bas, on ne sait plus trop, il ouvre la voie à une pensée plus large et plus imaginative en nous encourageant à sortir de nos horizons habituels et à explorer des points de vue autres. Mes impressions et celles d’autres personnes ayant expérimenté Skywatcher 2 sont présentées ci-dessous.
What I wrote : read
What they saw :

“La plupart des gens ne nous prêtait pas attention et cela contribue à l’expérience. On est en train de vivre quelque chose de particulier, sans que les autres s’en aperçoivent. Et en même temps, on a envie de dire « mais regardez! ». C’est une fenêtre. Une fenêtre vers le ciel. On avait l’impression d’être privilégiés à un moment, le matin, où les gens sont en train d’aller à l’école ou au travail. On se sentait émerveillés comme des enfants. Découvrir le monde vu d’en haut ou d’en bas, on ne sait pas trop. C’est d’en bas, mais au fond, c’est d’en haut. Ce qui est sûr, c’est que ça change la perspective sur toutes les choses qu’on voit. Ce n’est pas seulement un « skywatcher », c’est aussi un « life- ou building- watcher ». On découvre des très beaux balcons et façades d’en bas. Mêmes les bâtiments les plus laids deviennent esthétiques ou différents par ce changement de perspective. Ça embellit le monde et le met aussi à nu. Ce dispositif est le produit de la civilisation et permet en même temps d’y échapper. Il est une fenêtre sur le ciel et sur le monde qui change le regard de de soi-même et ceux des autres.” Laure et Olivier, 2 juin 2021

“Le Skywatcher 2 offre une vision inversée et c’est cela qui m’a fascinée et amusée. Quand je regarde dans le miroir, ma tête est positionnée vers le bas et je vois le haut. Comme on ne marche pas la tête en haut, on ne prend pas conscience de certaines choses qu’on pourrait voir et là, on les voit de manière très facilitée.” Anne, 1er juin 2021

“Quand je marche dans la rue avec le Skywatcher 2, je pars en voyage. J’ai tout de suite assimilé le dispositif à un grand navire, un bateau quittant un port. En rencontrant un premier arbre et en le voyant par en-dessous dans le miroir, je me suis dit, c’est fou, je voyage dans les arbres, je marche dans le feuillage. En même temps, j’ai eu le sentiment d’être dans l’eau, de ne pas toucher les pieds par terre. Je pense que les gens qui font de la plongée pourraient avoir le même ressenti. Je n’ai pas tellement été dans le ciel, mais plutôt dans les arbres. C’est une expérience corporelle et émotionnelle assez forte. Expérience très agréable à laquelle je ne m’attendais pas.” Emmanuelle, 1er juin 2021

“En regardant les bâtiments d’en bas, j’ai l’impression de regarder sous les jupes des filles! J’aurais aimé me promener dans le quartier sous-gare de Lausanne pour observer les dessous des balcons, les façades, les moulures et les avant-toits peints ou non des bâtiments datant du 19e siècle qui me fascinent. Ce qui m’a intéressée, c’est de vivre une expérience esthétique et sublimer le dessous des choses.” Antoinette, 2 juin 2021

“J’ai trouvé cette expérience incroyable. Au départ, étant réticente, j’ai eu envie d’aller dans la nature, en forêt, car l’idée de me promener avec le Skywatcher 2 en ville me gênait. De fait, très rapidement, après quelques dizaines de pas, j’ai oublié les gens et leur regard. C’est vraiment un objet urbain. Dans la nature, avec les roues sur des chemins sinueux, ça n’aurait pas fonctionné. J’ai réalisé une série de photographies architecturales en me positionnant de l’autre côté du dispositif à l’arrêt et en jouant avec l’image réelle à l’endroit et l’image reflétée à l’envers dans une seule prise de vue.” Valérie, 2 juin 2021
“On est emporté par ce qui se passe dans le miroir, le reste tout autour disparaît. Une chose très forte, c’est d’être happée dans un autre monde. Un ailleurs qu’on découvre. Les sons deviennent très forts, le bruit des voitures, de la ville, les voix des gens sont tout d’un coup beaucoup plus présents que d’habitude. Ue fois habituée à pousser le skywatcher, un peu comme une poussette, j’ai commencé à aller plus lentement, en arrière, sur le côté, à jouer et à composer des images sans savoir ce qui allait se produire, j’ai trouvé cela fascinant.” Emmanuelle, 27 mai 2021

“C’est comme un objectif d’appareil de photo, car le miroir cadre, définit une portion de paysage. J’ai été perturbée par les distances, mon regard passait du reflet au réel et vice-versa pour contrôler, comparer les deux points de vue. J’étais beaucoup en mouvement, car toute mon attention était dirigée vers la recherche d’images. Je me suis arrêtée uniquement pour prendre des photos. Ma première idée a été de chercher la végétation. Mais c’était ennuyeux. Alors, je suis allée dans une rue bordée de bâtiments pour avoir des cadrages et des découpages variés. C’est une expérience à la fois forte et amusante qui m’a procurée beaucoup de plaisir.” Agathe, 2 juin 2021
“J’ai testé le Skywatcher 1 l’automne dernier. Là, c’est une expérience tout-à-fait différente. Le Skywatcher 2 offre plus de liberté. Avec le banc, ce qui était beau, c’était de prendre le temps de regarder, par exemple, les nuages qui bougeaient. Mais avec le skywatcher 2, je me suis sentie libre de mes mouvements et curieuse. Je voyais un immeuble au loin et je voulais aller le regarder d’en dessous. Esthétiquement, c’était très beau de voir les bâtiments à l’envers et les choses d’en bas dans le miroir. C’est comme un capteur d’appareil photo, c’est un viseur. Ça m’a montré autre chose que ce que je vois d’habitude et donné des envies de cadrages (je suis photographe). Mais ce qui m’a le plus plu, c’est de prendre le temps de m’arrêter, me poser et regarder juste le ciel et les nuages en mouvement avec les bâtiments immobiles. Les deux expériences sont complémentaires. J’ai autant apprécié l’une que l’autre.” Marie-Pierre, 26 mai 2021

“Savoir choisir son chemin.” Suzanne, 30 mai 2021

“La perspective est tout autre. Observer d’en bas tout ce qui se passe en haut, voir les nuages défiler tout tranquillement, un avion passer, les oiseaux voler dans le miroir: j’ai adoré et me suis sentie relaxée, détendue. J’ai expérimenté le chariot en mouvement et le chariot à l’arrêt. J’ai préféré être à l’arrêt. En mouvement, j’avais la nausée. Ma sensibilité pour la nature a pris le dessus et c’est elle que j’ai surtout regardée. J’ai vraiment trouvé magnifique de voir les arbres par en dessous. ILs deviennent différents. Les branches, les branchages disparaissent derrière les feuilles. Et dans le miroir, toute la structure de l’arbre apparaît. Vus d’en bas, les arbres racontent une autre histoire.” Caroline, 27 mai 2021